20-21 septembre 2017. Équinoxiale d’automne : « Le sommeil de la raison engendre-t-il des monstres ? Formes et usages de la folie contemporaine »
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Goya, El sueño de la razon produce monstruos
mercredi 20 septembre 2017
10 h 00 : accueil et présentation du programme et des intervenants
10 h 30 : « Une préhistoire de la psychiatrie : formes et usages de la folie au XVIème siècle »
Michel Foucault, dans son Histoire de la folie à l’âge classique, déclare que « la folie, dont la Renaissance vient de libérer les voix, mais dont elle a déjà maîtrisé la violence, va être réduite au silence ». La folie est en effet, d’Erasme à Shakespeare, constamment présente dans les études théologiques, philosophiques et médicales, dans les œuvres littéraires et artistiques. Ces productions sont-elles périmées ? Y a-t-il un code d’interprétation pour saisir aujourd’hui leur éternelle actualité ?
Claude-Gilbert Dubois
12 h « Antonin Artaud ou les paradoxes du délire et de la fulgurance. »
Éclat 1 : l’écriture comme une quête de l’absolu sous une forme singulière et difficilement soutenable.
Lectures : Histoire vécue d’Artaud-Mômo, Lettre à Jacques Rivière, Pour en finir avec le jugement de Dieu.
Daniel Lauro
12 h 20 : suspension
14 h 15 : « De l’incommunicabilité dans une société schizophrénique »
Le malaise de notre époque est universel : il se lit dans les mécanismes de la publicité analogues à ceux d’une névrose religieuse, comme dans le fétichisme de l’argent, dissolvant redoutable de l’humanité. Il apparaît encore dans l’échec tant des échanges affectifs que des rapports socio-politiques. La réification des personnes en condamne un nombre croissant à un désastreux enfermement sur soi, lequel signe à terme la ruine de la prétendue civilisation humaine.
Jean-Marie Lardy
15 h 30 « Antonin Artaud ou les paradoxes du délire et de la fulgurance. »
Éclat 2 : la prison de la maladie mentale, dénonciation et tentative de communiquer.
Lectures : Lettre aux médecins -chefs des asiles de fous, Le suicide est-il une solution ?, Le pèse-nerfs.
Daniel Lauro
15 h 50 : « Folie et créativité, question posée par Aristote. »
Celui-ci se demandait pourquoi tant d’hommes de talent étaient mélancoliques, autrement dit quelle est la relation entre créativité et « folie ».
Ce qui m’amènerait à définir la folie, depuis la possession médiévale par le démon à la relégation identique à celle des pestiférés, puis à l’aliénation dans les asiles par souci de protection sociale, jusqu’à la description nosographique des maladies mentales par les psychiatres dès la fin du XIXème siècle.
Jacques Battin
17 h 00 : suspension
jeudi 21 septembre 2017
10 h : « Antonin Artaud ou les paradoxes du délire et de la fulgurance. »
Éclat 3 : les forces obscures derrière l’artiste.
Lectures : Van Gogh le suicidé de la société, Les treuils du sang
Daniel Lauro
10 h 30 : « l’art brut »
Fasciné par le poète Antonin Artaud, Jean Dubuffet (1901-1985) lui rend visite à l’asile de Rodez, lui verse anonymement une pension et discute avec son médecin, le docteur Ferdière. C’est ce dernier qui révèle à l’artiste la production abondante d’œuvres plastiques des trois hôpitaux psychiatriques suisses de La Waldau, de Bel-Air et de Céry. De là, une influence très forte sur des tendances très informelles de l’art contemporain.
Olivier Oberson
12 h : suspension
14 h 00 : » « La folie dirigée » : langages et pensée au XXIème siècle »
Si Georges Orwell écrit dans 1984 que « la condition mentale dominante doit être la folie dirigée », c’est parce qu’il lit en l’évolution du langage moderne la disparition même de notre faculté de penser.
Partant d’ouvrages d’anticipation (G. Orwell, A. Huxley, A. Damasio) nous tenterons de comprendre par quels mécanismes l’appauvrissement de la langue détruit la créativité de chacun, sa capacité d’agir et limite la compréhension de soi. En effet, comme l’écrivait Montaigne, « le vrai miroir de nos discours est le cours de nos vies ».
Florence Louis
15 h 30 : « Antonin Artaud ou les paradoxes du délire et de la fulgurance. »
éclat 4 : l’issue par une vision nouvelle du théâtre, la remise en question du verbe par des forces informulées.
Lectures : Théâtre oriental et théâtre occidental, L’Exécration du père mère.
Daniel Lauro
15 h 50 : La folie en musique
Qu’évoque la folie pour un musicien ou simplement un mélomane ?
Trois choses principalement : une danse appelée « La Folia » qui a inspiré un grand nombre de compositeurs depuis le moyen-âge jusqu’au 18ème siècle.
Un personnage de l’opéra « Platée » de Rameau : « la Folie » et quelques autres personnages d’opéras tombant dans la folie: Lucia de Lamermoor, Ophélie …
Et enfin Robert Schumann, le compositeur tombé dans la folie
On essaiera de voir comment folie et musique se sont nourris mutuellement.
Michel Laplénie
Informations générales :
- Lieu de la rencontre : Espace François Mauriac, rue du Professeur Arnozan à Talence
- Modalités d’inscription : merci de remplir et de renvoyer la fiche jointe : fiche d’inscription colloque Talence 20 et 21 septembre 2017