Présentation : « Regards croisés sur quelques grands thèmes de l’histoire universelle de l’art »
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Parti d’Afrique, l’homme s’est adapté aux changements du climat. Il s’est enrichi au fil de ses migrations. Partageant de grands thèmes culturels où qu’il soit, c’est par sa diversité d’expression qu’il se reconnaît.
Les historiens ont pris l’habitude de découper la chronologie en cinq champs principaux : la Préhistoire, l’Antiquité, le Moyen Âge, l’Epoque moderne et l’Epoque contemporaine. Or, ce morcellement ne rend pas visible la disparité des civilisations considérées dans un même temps. Par exemple, au Xe siècle de l’ère chrétienne, l’Europe entrait péniblement dans un âge nouveau après avoir subi de multiples invasions et rompu avec l’Antiquité gréco-romaine, tandis que s’effondrait la grande civilisation maya, que l’Afrique se distinguait par ses puissants royaumes (Ghana), que l’Asie connaissait l’expansion prodigieuse de la culture islamique qui allait toucher les populations turco-mongoles, que l’immense Océanie s’animait toujours d’intenses mouvements de populations s’installant sur l’Île de Pâques, à Hawaï ou en Nouvelle-Zélande. La création artistique exprime ces disparités : quand les Bénédictins fondaient Cluny en 910, s’élevaient les premiers temples de Chichén Itzá au Yucatán, le mausolée d’Ismaïl le Sassanide à Boukhara, le Temple-montagne de Koh Ker au Cambodge (944), tandis que les Dogon du Mali sculptaient une saisissante figure anthropomorphe dans le style Djennenke (Paris, musée du Quai Branly). En distinguant quelques-uns des grands thèmes de l’histoire universelle de l’art (la divinité, la femme, l’homme, l’animal…), il s’agira de porter un regard croisé sur des œuvres d’art africain, asiatique, océanien, américain et européen, vues dans un même temps.
Le questionnement est le suivant : à une époque déterminée, quelles étaient les principales manifestations culturelles et artistiques dans le monde ? Le problème qui se pose est celui de la densité de ces manifestations vues à un même moment. Ce point conduit à sélectionner des thèmes majeurs tels : l’animal ; les empreintes de mains ; la peinture murale ; la cité ; les sanctuaires et les tombes ; les objets en bronze ; les réseaux de communication et le commerce ; l’art du portrait ; le paysage ; le rococo dans l’art (en Europe comme en Chine au 18e siècle) ; la politique et les mouvements révolutionnaires ; les sujets religieux (notamment la crucifixion : pourquoi est-ce un thème prégnant de l’art contemporain ?). Il n’y a pas de fil conducteur, mais une complémentarité des thèmes abordés dans un parcours chronologique qui, de la Préhistoire nous achemine à l’époque contemporaine. Cependant, ce qui ressort de ce programme est la question des civilisations qui se font et se défont, la permanence des cultures, la transmission et l’héritage. Ainsi, il y a 30 000 ans, un art aborigène se manifestait en Australie, or, actuellement, l’art aborigène est toujours aussi vivant reposant sur des critères esthétiques et iconographiques qui n’ont quasiment pas changé, et cela malgré la dégradation de la situation des Aborigènes depuis l’installation des Européens sur ce continent. Rappelons que les colons ne leur ont accordé la citoyenneté australienne qu’en 1967, alors qu’ils s’y sont installés il y a 50 000 ans. L’art aborigène constituera le début et la fin de notre programme. A tout cela s’ajoute un sujet d’actualité : le climat a-t-il une incidence sur l’apparition d’une civilisation et donc l’émergence d’une culture, notamment artistique ?
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Regards croisés sur quelques grands thèmes de l’histoire universelle de l’art
UTLIB – Programmes de cours d’histoire de l’Art et des Religions à Libourne – 2021-2022