L'édito
La fin du XVIe siècle est à la fois marquée par les conséquences du concile de Trente qui amorce une importante réforme catholique et un maniérisme artistique dont les effets visuels sont très spectaculaires. Héritier de ses tendances, Caravage transforme profondément l’art de son temps en fixant ses personnages peints dans un puissant rapport d’ombre et de lumière. Il intensifie l’expression de ses figures et l’émotion qu’elles éveillent correspondra à la sensibilité baroque du XVIIe siècle. Dès 1585/86, les Carrache inaugurent à Bologne la première académie de peinture, celle des « acheminés ». Au siècle suivant, elle sera imitée partout en Europe devenant une institution d’Etat. La technique picturale de Titien est l’exemple que suivent tous les grands peintres coloristes, tels Van Dyck et Rubens incarnant la peinture engagée du catholicisme réformé, c’est-à-dire baroque. Cependant, cette tendance esthétique est contrebalancée par un classicisme élaboré par les artistes français tels Nicolas Poussin, Le Lorrain, Georges de La Tour et les Le Nain en peinture, ou bien François Mansart, Jacques Lemercier, Louis le Vau, Jules Hardouin-Mansart dont les architectures tempèrent le baroque très engagé d’un Borromini. Le XVIIe siècle est celui de la naissance des Etats et des nations, la France de Louis XIV et les Pays-Bas du Nord, entre autres. C’est le Grand siècle de Descartes et des moralistes français ; c’est le Siècle d’or de Rembrandt et de Vermeer de Delft. L’Espagne perd de son prestige face à l’Angleterre mais présente des peintres exceptionnels, tels Velasquez, Murillo, Zurbaran et Ribera. Enfin la sculpture du 17e siècle s’engage résolument dans l’esthétique baroque grâce à Le Bernin mais aussi à Pierre Puget.