L'édito
Le processus de transformation de la société européenne amorcé au milieu du XVIIIe siècle trouve son accomplissement avec la Révolution française qui orientera l’œuvre de Louis David à l’origine d’un néoclassicisme puissant, débarrassé de l’emphase théâtrale des premiers tableaux néoclassiques. Cependant, le repli des grands idéalismes après la Révolution place l’homme seul face à lui-même (Turner) et à la Nature (Ecole de Barbizon) et son angoisse s’intensifie avec les Romantismes français (Géricault et Delacroix), anglais (les préraphaélites) et allemands (les nazaréens). Ce Romantisme européen se distingue par ses tendances historicistes et son goût prononcé pour le Moyen Âge et l’Orient. Finalement, le XIXe siècle sera celui de la bourgeoisie développant de nouvelles technologies appliquées au commerce, créant des musées et organisant des expositions universelles toujours plus innovantes en matière d’architecture. L’art du portrait affiche l’autosatisfaction de cette nouvelle classe cherchant dans la photographie (Nadar), le réalisme (Daumier, Courbet, Manet) et l’impressionnisme très inspiré par l’estampe japonaise (Hokusai, Hiroshige), une manière de se démarquer d’une aristocratie toujours complaisante à l’égard d’un académisme périmé (Cabanel, Bouguereau). La sculpture française de la seconde moitié du XIXe (Carpeaux, Degas, Rodin) finit de brosser un siècle d’une grande richesse artistique.