Les mythes fondateurs des Indiens des Plaines

La vision cosmologique commune aux Indiens des Plaines est celle d’un ciel où réside une puissance supérieure que les Sioux nomment Wakan Tanka (« le Grand Sacré »), les Cheyennes, Heammawhio (« le Grand Chef qui vit au-dessus ») et les Pawnees, Tirawa (« le Mystérieux »). Sous le ciel se répand un océan primordial d’où est issue la terre. On raconte que des oiseaux (canards chez les Crows, martins-pêcheurs pour les Mandans) plongent dans cette masse liquide pour en ressortir la boue qui formera la surface de la terre. Les hommes sont créés à partir d’une motte de terre, après les animaux et la végétation. L’homme originel vit en paix aux côtés des animaux avec lesquels il partage le même langage. Mais une faute entraîne une punition du Créateur, un déluge le plus souvent qui dévaste la terre. Prévenus du cataclysme, les animaux se réfugient au sommet des montagnes. Les rares humains survivants, parfois une seule personne, généralement une femme sauvée par un aigle ou une tortue, sont à l’origine des peuples actuels dont le langage est maintenant différent de celui des animaux.

De nombreux mythes se consacrent à l’enseignement de pratiques liées aux activités quotidiennes comme, par exemple, l’acquisition du feu, de l’arc ou des techniques de chasse. Ces enseignements ont le plus souvent été apportés aux hommes par les entités envoyées par le Créateur, divinités secondaires que Claude Lévi-Strauss appelait les « concepteurs » et les « décepteurs ». Les premiers sont des héros fondateurs sages et généreux tels que le Garçon-Lapin des Sioux ou la Vieille Femme des Cheyennes, les seconds sont beaucoup plus ambiguës.

Le pouvoir des forces naturelles incite l’Indien des Plaines à essayer d’en bénéficier. Cependant, parmi ces forces il en existe de plus puissantes que d’autres tels que le bison et l’aigle. Leur pouvoir est transmis par le moyen des visions ce qui donne à l’Indien qui en bénéficie un statut très élevé, celui d’Homme Médecine.