Manifestation artistique première, le signe sans parole recouvre les parois des grottes préhistoriques et prépare les premières écritures. Utilisé, entre autres, par les premiers chrétiens, il l’est toujours aujourd’hui (on l’appelle tag ou graffiti). Concis, le signe consigne le passage de quelqu’un, quelque part.
Du thérianthrope de la Grotte des Trois-Frères (Ariège), peinture rupestre qui présente un être hybride, peut être un chamane qui s’imagine transformé en animal, aux « Quatre Z’éléments » de Philippe Mayaux en passant par les monstres de DC Comics, le thème de la métamorphose et du retour à l’état sauvage (Nabuchodonosor de William Blake) a toujours stimulé les artistes.
On a longtemps cru que les temples et les statues en marbre (et même de bronze) de l’Antiquité n’étaient pas peints. On sait maintenant que les façades de nos cathédrales étaient colorées. Le débat a fait rage entre les tenants de la ligne, de tendance plutôt classique, tel Ingres, et les tenants de la couleur, plus romantiques, tel Delacroix. Ce différend est très prononcé qui oppose encore les cubistes et les fauves au début du XXe siècle. De même, aux inconditionnels de la photographie en noir et blanc répondent ceux qui flattent les couleurs, tel Andréas Gursky.
Motifs emblématiques de la Renaissance, la fenêtre qui s’ouvre sur le monde et le miroir qui nous renvoie à nous-même, fascinent les peintres tels que Pierre Bonnard, Henri Matisse, Léonard Foujita (Nu couché à la toile de Jouy), les réalisateurs (Hitchcock), et des artistes plus contemporains (Nam June Paik).
Picasso est un des innombrables artistes à s’emparer du thème de la tauromachie. Cependant, au-delà de la fortune que ce dernier connaît dans l’art du XXe siècle, Picasso le développe si bien qu’il finit par le faire se rencontrer avec le Christ en croix ou le minotaure.
L’artiste naïf crée pour la première fois parce qu'il est invalide, au chômage ou à la retraite. Grâce au Douanier Rousseau (1844-1910), l'art allait élargir ses frontières et faire place à la peinture naïve. L’artiste « brut » s’exprime dans le cadre de l’univers psychiatrique. À partir des années 50, Jean Dubuffet (1901-1985) allait donner à l'art des malades mentaux une consécration muséographique et littéraire. Si bien qu’aujourd’hui, ces formes artistiques ont permis à tout un chacun de produire, sans complexe, des œuvres d’art.
Snyders peignait des natures mortes ou des « cuisines » avec une profusion de gibiers et de beaux morceaux de boucherie qu’on retrouve aussi chez Rembrandt et, plus tard, chez Goya. De son côté, Carolee Schneemann organisait dans les années 60 des happenings mettant en scène une Joie de la viande. Ces manifestations artistiques majeures qui donnent à voir une débauche de nourriture jusqu’à l’écœurement disent-elles la même chose ?
Oskar Kokoschka a vécu à Vienne les révolutions picturale (Gustav Klimt), musicale (Schönberg), architecturale (Adolf Loos) et la psychanalyse (Freud). Tempête (ou La Fiancée du vent) est le titre d’une toile datée de 1914. Un couple flotte dans un paysage qui semble balayé par une tempête. Celle-ci suggère autant la guerre que la tourmente médiatique qui emportait l’artiste.
Peintres et sculpteurs se sont emparés du personnage de Don Quichotte : Goya, Daumier, Gustave Doré, Picasso, Dalí, Germaine Richier et d’autres encore. A la fois sage et insensé, grotesque et admirable, toujours généreux et jamais découragé, il ne pouvait qu’entrer en résonance avec Garouste, l’« Intranquille ».
Vénitien, c’est à Rome que Giovanni Battista Piranesi (Moiano di Mestre, Venise 1720 – Rome 1778) pénètre dans les souterrains en quête de civilisations disparues. De cette expérience naîtra un vertige que les angoissantes Prisons imaginaires, avec leurs gouffres sans fond, coupés d'escaliers et de ponts vertigineux, restituent.
L’œuvre de Daniel Spoerri évolue dans le cadre du Nouveau Réalisme, parallèlement à Arman, César ou Christo, pour ne citer que les plus célèbres. Spoerri enterre ses compositions, véritables natures mortes ou vanitas, qu’il déterre près de trente ans plus tard, comme le ferait un archéologue. Ce sont les « Tableaux-pièges » qui nous questionnent sur le devenir des sociétés contemporaines.
Les grands artistes de la Renaissance allemande, tels Albrecht Dürer et Lucas Cranach l’Ancien, se sont emparés de la technique de la xylographie pour produire des œuvres d’une grande expressivité. Ce style se retrouve avec la même intensité chez les artistes contemporains du groupe Die Brücke, notamment chez Ludwig Kirchner, ou encore chez le Tchèque Max Švabinský.
La représentation des animaux dans l’art ne s’est jamais épuisée. Depuis le Physiologus antique, nourri des fables d’Ésope, elles-mêmes inspirées de légendes indiennes, en passant par le bestiaire médiéval, les artistes ont peint, sculpté, et pris les animaux tels qu’ils sont (le requin de Damien Hirst), ou pour leur valeur hautement symbolique, tel le chien dans l’art contemporain.
Depuis toujours l’artiste trompe le regard du spectateur par des techniques qui donnent l’illusion du mouvement. C’est le cas des chevaux, bisons, cerfs et autres aurochs peints sur les parois de la grotte de Lascaux. Ces jeux visuels se sont intensifiés à travers l’Op Art, dont la figure de proue est, avec Vasarely, Bridget Riley. Celle-ci déstabilise si bien l’œil du spectateur qu’elle lui provoque une sensation de transe.
Si les Grecs en ont donné de belles représentations (le Discobole de Myron), il n’en reste pas moins que le sport est un thème contemporain. D’ailleurs, ce n’est qu’au XIXe siècle que le mot apparaît en français, emprunté à l’anglais disport (de l’ancien français « se déporter » : s’amuser). Pratique sociale, le sport a été perverti par l’Allemagne nazie et l’Italie fasciste qui l’utilisaient pour exalter un type d’athlète. Il l’est aujourd’hui par l’argent.
