La grande histoire universelle du livre enluminé – vidéo de présentation

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• Histoire de l'art
• Les livres enluminés d'Occident et d'Orient, de l'Antiquité au XVIe siècle

Cette approche historique met en valeur l’art de l’enluminure depuis qu’il existe. Ce domaine incontournable de l’histoire de l’art s’ouvre sur tous les aspects de la culture, même politique avec la démocratie athénienne ou le sacre du roi de droit divin. L’art de l’enluminure est le résultat d’un croisement culturel étonnant, un brassage qui s’est produit au Moyen Âge dans les grandes villes cosmopolites, notamment d’Asie (Bagdad-la-Ronde au 13e siècle, par exemple).

L’art de l’enluminure remonte à l’Égypte antique. Si les Grecs et les Romains possédaient des ouvrages illustrés, l’abandon du rouleau au profit du livre marquera un tournant, le décor s’ordonnant à partir de la page. Aux IV^e et V^e siècles, les enluminures suivent encore les critères artistiques de la peinture classique, qui passeront aux Byzantins et aux Carolingiens. Si la miniature romane et gothique est d’abord une illustration de l’histoire sacrée et de la théologie chrétienne, elle s’en dégage néanmoins, illuminant tous les domaines de la littérature et des sciences, jusqu’à préparer le monde moderne. Parallèlement, les prescriptions contre les représentations figurées n’entravent pas l’essor des enluminures arabes et persanes, et l’art du livre illustré connaîtra son plein épanouissement à Bagdad au XIII^e siècle. Quant à l’enluminure orientale, née au Bengale au XI^e siècle, elle se diffuse, entre autres, grâce au Bouddhisme, vers la Chine, la Corée et le Japon. Au XVI^e siècle, sous les empereurs moghols, l’école indo-persane offre une synthèse très aboutie de l’art de la miniature. Enfin, si l’enluminure turque naît sous les influences persane, hindoue et moghole, elle s’attachera aux modèles de la peinture occidentale à partir de la prise de Constantinople en 1453.

L’histoire de l’enluminure couvre une très vaste période et concerne presque tous les endroits du monde, même si ce programme n’aborde pas les codex mayas, aztèques et mixtèques, pourtant très intéressants. Ce sujet nous ramène à l’origine de l’écriture et des supports de l’écriture qui ont évolué à travers les siècles. Il concerne l’origine du livre et côtoie de près l’invention de l’imprimerie (en Chine).

Ajoutons que beaucoup de décors monumentaux, peints et sculptés, sont inspirés des livres enluminés, aussi bien en Occident qu’en Orient. L’iconographie y est féconde, consignant tout l’imaginaire humain. C’est un sujet qui nous offre la possibilité de voir évoluer les styles par le truchement d’un formidable croisement culturel, un brassage qui rend compte d’un syncrétisme, significatif du degré de connaissance et de la richesse de l’imaginaire auquel l’islam des lumières était parvenu. Ce constat est aussi vrai en Occident pour toute la période étudiée.